Entre slaves

356 Re ENTRE STAVES

nombre quittèrent d'eux-mêmes l’armée, en voyant dans quelles mains celle-ci était tombée.

Pétrof était le plus acharné. Sa haine contre la Russie se traduisait souvent en paroles violentes. C'était un jeune homme de 26 ans, intelligent, instruit, entèêté, convaincu de sa supériorité et décidé à fouler tout aux pieds pour parvenir. À partir de ce moment, il devint le bras droit de Stamboulof, qui n'eut pas de meilleur exécuteur de hautes œuvres dans la répression et de conseiller plus osé pour l’emploi des moyens violents. Le jeune officier se livra au bouleversement des cadres. Bientôt, une moitié des cadres d'officiers de l’armée bulgare comptait d'anciens soldats, des sergents, qui, le sabre au côté, ne pouvaient pas en croire leurs yeux.

De même que pour les pseudo-fonctionnaires, 1l n’était pas difficile de frapper leur imagination et de se les attacher par l'intérêt. « Si vous ne défendez pas la Régence envers et contre tous, si yous ne suivez pas aveuglément ce que l’on vous dira de faire, vous serez perdus. Avec la Régence, vous conserverez vos emplois; si demain on la renverse, vous devrez du coup quitter ces fonctions, ces grades, dont on vient de vous gratilier. Les Russes vous remplaceront. »

Ils comprenaient tous parfaitement ce langage.