Entre slaves

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une tournure inespérée et qui la comblaïent de joie. Ce part bulgare dont elle suivait la formation depuis le mouvement de Philippopoli, régnait en maître en Bulgarie. Le jeu de l'Autriche, comme celui de l’Angleterre, son associée, consistait donc maintenant à attiser, plus que jamais, le feu entre les Bulgares et les Russes, à promettre aux uns tout leur appui afin de résister aux exigences des autres si ceux-e1 s’ayisaient d'en poser.

Les agents diplomatiques de ces deux puissances

C conféraient chaque jour avec les régents et avec les

ministres, les conseillaient, leur indiquaient les mesures à prendre. « Vous avez une excellente posi= tion, répétaient-ils, ne la perdez pas, soyez fermes, ne craignez rien. Nous sommes là pour vous défendre. »

L'Autriche inaugurait la tactique qu'elle ne cessa de suivre depuis lors dans les affaires en Orient. Elle disait d’un côté à la Russie : « Tàchez de vous entendre avec les Bulgares, nous ny voyons pas d’inconvénient, à la condition que vous n emploierez pas la force pour imposer vos volontés. »

Mais ce n’était pas la véritable pensée des cabinets. Ceux-ci espéraient bien que le conflit naissant allait se développer et que les Russes, dont les officiers élaient déjà sortis du pays, ne réussiraient pas à remettre la main sur l’armée.

D'un autre côté, les agents autrichiens à Sofia ne se contentaient pas d'un programme aussi restreint el

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