Entre slaves

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Que voulait-on faire en somme en Bulgarie? Allaït on recommencer cette politique à bâtons rompus, capricieuse, qu'on avait suivie durant tant d'années? Quel régime convenait-il d'appliquer? Laïsserait-on le nouveau prince à désigner aux prises avec les politiciens bulgares? Ce protectorat moral, dont on poursuivait toujours la réalisation, quelle forme enfin prendrait-1l? Où commencerait-il, où finirait-1l?

À la vérité, on ne l'avait jamais su exactement à Pétersbourg et la politique russe, ballottée depuis tant d'années entre les bureaux du ministre et le cabinet du Tsar, entre les ambitions des agents, des généraux, et les intérêts de gros capitalistes, n’avait pas encore réussi à tracer un programme fixe. Tout s'était borné à poursuivre la chute de Battenberg, avec persévérance, et quant au reste, à vivre au jour le jour, suivant les événements.

Ceux-ci cependant plaçaient maintenant le cabinet russe au pied du mur. Il faudrait bientôt aviser, s'expliquer, accentuer les lignes, encore si confuses et si vagues, de sa politique sur le Danube. Avant tout, cependant, on devait parer au plus pressé : Donner un prince aux Bulgares. Seulement, on avait renversé le titulaire sans avoir un remplaçant convenable sous la main, c'est-à-dire un prince orthodoxe, tenant à la Russiepar son origine, ses biens, sa fortune.

Une période transitoire s'imposait.

C’est alors que le Tsar envoya le général Kaulbars pour parler aux Bulgares en son nom. |