Étude historique et critique de l'impôt sur le sel en France : thèse pour le doctorat

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En Angoumois, les habitants se soulevèrent en masse contre l'impôt: « sept à huit mille hommes, dont trois ou quatre mille armés », s’assemblèrent dans cette province, « et leur fureur vint à tel point qu'ils mirent en pièces un pauvre chirurgien, le prenant pour un gabeleur » (lettre de Richelieu du 21 juin 1636) (1).

En 1663, sédition dans deux villages de la Marche provoquée par les vexations des gabelous: deux commis de la Ferme en furent victimes.

En 1675, nouvelle insurrection à Bordeaux: « Vive le roi! sans gabelle », tel était le cri de guerre des révoltés, qui luttèrent courageusement contre les troupes royales(2). La même année, quatorze paroisses unies du pays d’Armorique, s‘inspirant du code Paysan qui défendait, « à peine d’être passé par la fourche, de donner retraite à la gabelle ou à ses enfants, de leur fournir ni à manger, ni aucune commodité; mais qui au contraire ordonnait de tirer sur elle comme sur un chien enragé » (3), se soulevèrent en même temps de Douarnenez à Concarneau. Six mille hommes de troupes durent être envoyés pour étoufter la révolte des Bonnets Rouges, comme on les appelait.

En Artois, on signale en 1687 une troupe armée

(4) Ricæeuœu. Lettres et papiers d’Etat.'T. V., p. 485. (2) Deviens, op. cit. T. I, p. 484.

(3) LEMONE, La révolte dite du papier timbré ou des Bonnets Rouges, en Bretagne, en 4675, p. 38.