Études historiques et figures alsaciennes

LA POLITIQUE FRANÇAISE DE GOËTHE 73

leur prédication inopportune, en tout cas prématurée, et il pensait que l'Allemagne pouvait dormir encore longtemps sur l'oreiller de sa servitude volontaire. Beaucoup plus tard, cau-! sant familièrement avec Eckermann, au sujet du reproche d’indifférence qu'on lui faisait, il disait : « Tout ce quest violent, précipité, me répugne dans l’âme, car cela n’est pas conforme à la nature. Je suis l’ami dés plantes; j'aime la rose, comme la fleur la plus parfaite que voie notre ciel allemand. Mais je ne suis, pas assez fou pour vouloir que mon jardin me la donne dès maintenant, à là fin d'avril. Je suis content de trouver aujourd’hui les premières feuilles vertes; je le serai encore lorsque je verrai, de semaine en semaine, les feuilles continuer à former la tige; je le serai davantage quand le bouton se dégagera au mois de mai, et je serai heureux, enfin, Si juin me présente la rose avec sa magnificence et son parfum. Mais celui qui ne sait pas

attendre, qu'il aille dans une serre chaude. »