La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

— 601 —=

III

Le roi Ferdinand confia la formation du nouveau Gabinet à M. Daneff, dont le parti avait pris part jusque-là aux travaux du Gouvernement. Ce fait n'était pas sans importance. Nous avons vu que M. Guéchoff était pour ainsi dire chassé du pouvoir. On lui fit savoir, à plusieurs reprises, qu’on n’approuvait pas sa politique pacifique. Le 16/29 mai enfin, ainsi que nous l’avons dit, le roi réunissait, à l'insu de M. Guéchof, le Conseil de la Couronne, convoquait tous les chefs des partis politiques, puis, par son secrétaire, informait M. Guéchoff qu'ils s'étaient tous prononcés contre sa politique pacifique.

Puisque, après la démission du cabinet Guéchoff, M. Daneff était chargé de former un nouveau ministère, on pourrait être tenté de croire que les vues de ce dernier sur la situation concordaient plus avec l’opinion des chefs politiques réunis en Conseil de la Couronne qu'avec celle de M. Guéchoff.

M. Daneff, ainsi que ses amis politiques dans le cabinet Guéchoff, était, en effet, en désaccord sur bien des points avec la politique de M. Guéchof. quitter le pouvoir, après la victorieuse guerre contre les Turcs, ont laissé dans son cœur la trace d'une amertume profonde. À une année de distance, M. Guéchoff écrit dans sa brochure que

le roi l'a chassé comme un esclave, la besogne une fois terminée .