La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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M. D. Khristoff, ministre de la Justice dans ce cabinet, et ami de M. Daneff, soutenait une politique belliqueuse, en opposition déclarée avec M. Guéchoff. M. Daneff, lui-même, avait déjà depuis le 16/29 octobre complètement épousé les vues du roi Ferdinand, et son atlitude jusque-là était mani-

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festement opposée à celle de M. Guéchoff. C’est pour cette raison qu'il était — ainsi que l’a dit M. Kostourkoff à la séance du Sobranié, lors de la discussion sur l'enquête relative aux événements

du 16/29 juin — plus traitable que le sage Guéchoff. La veille même du jour où M. Guéchoff donna la démission de son cabinet, l’organe de M. Daneff, Bulgaria (la Bulgarie), fit paraître un article de tête intitulé « Le Traité » où l’on trouve ces lignes caractéristiques :

Nous avons laissé entendre qu'il ne peut être aucunement question de révision et que nous veillerons jusqu'au bout à ce que les clauses du traité soïent entièrement exécutées. ‘

Par sa fermeté et son énergie, la Bulgarie rendra toutes velléités contraires impossibles et montrera qu'à l'avenir on ne pourra plus envisager avec légèreté toutes les questions qui la concernent.

La Bulgarie concentrera toute la force morale, dont le peuple bulgare renferme un trésor inépuisable au fond de son âme, et, d'un seul coup, ainsi qu’il nous est déjà arrivé de le faire, nous exigerons l'exécution du traité : fiat Justitia !

L'idée même que les milieux influents en Serbie et les amis del’Alliance Balkanique comptent sur des conditions de telle nature, rend la guerre inévitable.