La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 59;

Bernard de Saintes (Montagnard) : « Je demande que ceux qui ont signé le mandat relatif à Girey-Dupré soient euxmêmes mandés sur-le-champ à la barre de l’Assemblée ».

L'Assemblée décrète que séance tenante Le président et le secrétaire-greffier du Conseil général provisoire de la Commune sont mandés à la barre.

Des objets importants sont après cela mis en discussion : 4° une loi sur le divorce, 2° une proposition sur l’avancement dans l’armée et sur le mode de nomination des officiers.

Cette dernière proposition intéresse notre sujet.

Servan écrivait à l’Assemblée : « Monsieur le président, On prétend exiger que toutes les places de sous-officiers soient désormais données à l’ancienneté. On propose de faire nommer tous les officiers par les soldats. Il faut que l’Assemblée statue sur ces questions dont l'incertitude causerait dans l'armée les plus grands désordres. »

Thuriot appuie naturellement la proposition de l’avancement à l'ancienneté.

Marbot : « Vous condamueriez ainsi Turenne à servir sous un imbécile ».

Choudieu : « Je demande qu'il soit interdit de faire ici de ces propositions désorganisatrices; lorsqu'on aura quelques vues sur l’armée, les membres prudents doivent, avant tout, en conférer avec les militaires ».

Kersaint (Girondin) : « La proposition de faire nommer tous les officiers par les soldats a failli nous faire mal recevoir par l'armée. Des soldats raisonnables m'ont dit que ce serait le plus grand malheur qui put arriver. »

Les propositions de ce genre partent de la Commune ou du club des Jacobins. Sans la résistance de l’Assemblée législative, elles auraient certainement abouti à des mesures que certains historiens oseraient peut-être citer parmi « les admirables mesures de la Commune pour la défense de la patrie ».

Gensonné se lève et, au nom de la commission chargée