La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 61

[1 reconnaît avoir enlevé le canon sans aucune autorisation. [1 dit que c’est une foule de peuple qui l'a pressé de se rendre au garde-meuble ; qu'il s’y est rendu et qu'il a enlevé le canon, pour empêcher que la foule ne l’enlevât. On se représente assez mal les choses de cette manière. Il reconnait avoir fait forcer les serrures des appartements et des armoires chez M. PontpAbbé, parce que celui-ci était déclaré en suspicion. — Par qui déclaré?

31 août. — Vergniaud fait rendre le décret suivant: « Sont annulés comme attentatoires à la liberté individuelle les mandats d'amener et d’arrêts décernés par le Conseil général de la Commune contre Girey-Dupré. Il est enjoint à la municipalité de Paris de se renfermer à l'égard des mandats d'amener et d'arrêt dans les bornes prescrites par la loi sur la police générale et la sûreté de l'État. »

Charlier, Thuriot protestent. Thuriot lâche cette phrase malsonnante : « Je dois représenter à l’Assemblée que ce décret pourrait avoir peut-être des inconvénients dangereux ».

Marbot réplique vivement : « Je demande qu’un membre de l'Assemblée qui a peur d’un représentant de la Commune laisse faire ceux qui ont du cœur et du courage ». Reboul relève cette coïncidence : certains députés se font les défenseurs de la Commune qui a persécuté Girey-Dupré pour trois phrases ambiguës, pendant que Marat couvre impunément les murs de Paris d’affiches dans lesquelles « il appelle lefer sur l'Assemblée nationale ». Reboul ajoute en réponse à Thuriot : « À ceux qui nous menacent d’un mouvement dans la capitale, contre l'Assemblée, je promets qu'il s’élèverait un grand mouvement dans les départements, qui étouflerait celui de Paris... Mais le peuple de Paris ne fera pas de mouvement. Il sait à qui il doit confiance et obéissance. » — Remarquons en passant que la menace, tout à fait conditionnelle, de Reboul, est au fond celle que répétera plus tard Isnard, avec le plus déplorable effet. Reboul, cependant, n’émeut, n’indigne personne .