La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 63

blance que le discours débité par Tallien avait été écrit par Robespierre. Après cela Tallien développe son argumentation d’un ton assuré.

« L'Assemblée a bien voulu reconnaître la Commune, et communiquer directement avec elle. Tout ce que la Commune à fait, le peuple l’a sanctionné. Le peuple déclare que nous avons sauvé la patrie. Nous avons cassé des juges de paix indignes, une municipalité feuillantine..….. Nous n’avons donné aucun ordre contre la liberté des bons citoyens. Nous avons fait arrêter des conspirateurs.... Nous avons proscrit les journaux incendiaires; ils corrompaient l'opinion publique ». — II était facile de répondre à Tallien : Vous n'avez donné aucun ordre contre la liberté des bons citoyens, parce que vous vous êtes arrogé le droit de qualifier de mauvais citoyens quiconque vous déplaisait. Avec ce procédé très simple, on arrête qui on veut. Et de même on touche tant qu’on veut, à la liberté de la Presse; il n'y a qu’à qualifier d’incendiaires ou de corrupteurs les journaux qu’on désire supprimer. — « Nous avons fait des visites domiciliaires ; qui nous les avait ordonnées? vous. » — En effet, après le discours prononcé le 28 août par Danton, de connivence avec la Commune!', l’Assemblée a autorisé les grandes visites domiciliaires (et non pas ordonné spontanément). Elle à été jouée; et l’on se fait à présent un argument de sa naivelé.

« Nous avons fait arrêter des prêtres perturbateurs, nous les avons fait enfermer, conformément à votre décret, et sous peu de jours, le sol de la liberté sera purgé de leur présence. » — C'est-à-dire que vous avez qualifié de perturbateurs les prêtres qu’il vous plaisait de faire enfermer ; exemple ceux que d'après votre procès-verbal vous avez envoyés le 12 août: à la prison de Saint-Lazare sur cette belle raison

1. Rappelons que, d’après son procès-verbal, la Commune avait décidé ces perquisitions dès le 24 août.