La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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minutes, reparaît à la barre. « Je me suis transporté, dit-il, sur les lieux où l’Assemblée pouvait croire qu'il y avait un rassemblement. Je n’y ai trouvé que les trois ou quatre très coupables pétitionnaires qui ont paru à la barre. Je les ai fait mettre en état d'arrestation. » Le président a labonhomie ou la faiblesse de féliciter Manuel de son zèle.

Lorsque nous voyons la Commune envoyer à l’Assemblée une députation conduite solennellement par le maire de Paris et par le procureur-syndic, cette députation se présenter à la barre ayant derrière elle un rassemblement considérable, et que nous entendons la harangue à la fois ambiguë et hautaine que le procureur-syndic débite à l'Assemblée, nous supposons avec quelque probabilité que la Commune a espéré par cette manifestation exercer une pression victorieuse sur l’Assemblée. Ce qui nous confirme dans cette pensée, c’est le propos menaçant de Thuriot si bien relevé par Marbot. — La tentative a avorté. Il est probable que la foule, encore trop sensible au prestige de l’Assemblée nationale, a manqué d’audace. Cela lui viendra. Attendons seulement moins d’un an. Cette journée du 31 août est comme la première et faible ébauche d'un ouvrage qui le 2 juin 93 ne sera que trop bien réussi.

En cette première abolition de la Commune, nous l’avons vu, les Montagnards jouent un rôle aussi actif, aussi effectif pour le moins, que les Girondins. Ce sont les attaques de Cambon, de Choudieu, de Bernard de Saintes (trois Montagnards). Ce sont les faits très réels et incontestés qu'ont dénoncés le ministre Roland, le ministre Servan, l'inspecteur du garde-meuble Restout, ce sont aussi les actes et les discours de la Commune elle-même qui ont amené l’abolition de la Commune. — Guadet rédige le décret qui prononce sa dissolution, mais c’est au nom de la Commission des douze