La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 69

Maintenant, je croirais volontiers que Robespierre voulait plutôt une pression qu’un acte positivement violent; c'était déjà peut-être dans sa pensée l'insurrection morale qu'il conseilla au 31 mai 93. En fait d'idées pratiques, tactiques si vous voulez, Robespierre m'apparait singulièrement monocorde dans ses inventions, Finalement je pense que le Conseil général ne se trompa pas tellement et qu’il entendit Robespierre à demi-mot.

1 septembre. Assemblée législative. — Cette séance ne présente rien d’important. Charlier et Thuriot obtiennent le rapport du décret du 30 août, celui qui sommait les gens de la Commune d'avoir à justifier de leurs pouvoirs; ce décret était déjà implicitement annulé par le second décret, que Guadet avait fait adopter et qui prescrivait de nouvelles élections municipales.

2 septembre (matin). — Gensonné, au nom de la Commission extraordinaire des douze, fait un rapport dans lequel il répond aux réclamations de la Commune contre le décret de renouvellement. Il propose de maintenir ce décret, sauf la réélection des membres qui ont conservé la confiance publique, et en laissant aux sections le choix d'envoyer chacune six commissaires, comme elles l’ont fait au 10 août, ou seulement deux commissaires conformément à l’ancienne constitution de la municipalité de Paris.

Thuriot, se fondant wniquement (par une habile tactique) sur ce que la crise actuelle et les affaires d'espèces d'ordres très différents exigent dans la municipalité de Paris un personnel plus nombreux que jamais, propose que le Conseil général soit porté (ou maintenu) au nombre de 288 membres, non compris les officiers municipaux, maire, procureur el substituts. Les commissaires en fonction depuis le 10 août seront membres de la nouvelle Commune, à moins qu'ils n’aient été remplacés par leurs sections, en suite d’élections qui auraient déjà été faites d’après le décret porté le 30 août.