La Presse libre selon les principes de 1789

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jurandes, de corporations d’arts-et-métiers, de priviléges exclusifs ; plus de régime seigneurial, ni de justice patrimoniale, ni de vénalité, ni d’hérédité d'aucun office public, ni enfin de vœux religieux. F

Toutes « les institutions qui blessaient la liberté et l'égalité des droits » ont disparu : désormais, le citoyen n’obéira plus qu’à la loi, rappelée, appliquée par des fonctionnaires élus par lui, par lui sans cesse surveillés, devant lui sans cesse responsables, et par lui toujours révocables. « Pour aucune partie de la nation, ni pour aucun individu, » ne pourront exister désormais « ni privilége, ni exception au droit commun des Français. »

Rentrant dans le sujet spécial qui nous occupe, avons-nous besoin d'indiquer en quoi la nuit du &août importe à la liberté de la presse ? Les articles, votés le 5 au matin et plus tard transformés en décrets particuliers, ne contiennent explicitement rien sur elle, mais implicitement ils la concernent tous.

L'écrivain, auquel l’ancienne monarchie ne reconnaissait aucun droit, ni de propriété ni d'état, jouit du droit commun. Comme le négociant où l'industriel, il est émancipé de toute censure, de tout privilége, de tout serment.