La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

L'ARISTOCRATIE SÉNATORIALE 221 ce corps ne sera point l'intermédiaire dévoué au prince. Et il ne sera pas l'intermédiaire accrédité au peuple, qui le méprise (1). Et cette humiliation et ce mépris pèsent sur lui d’un tel poids, qu'il s'abandonne.

« Le Sénat, confesse le comte Cornet, se hborna sr: à faire les meilleurs choix qu'il put... et des vœux pour le succès des armes françaises... Quelle résistance ce corps aurait-il pu opposer à une volonté aussi ferme et aussi bien appuyée que celle du chef du gouvernement? Aucune. S'il l’eût tenté, il eût été forcé de quitter la partie. Bonaparte n’eût pas plus manqué de sénateurs qu'il n’a manqué de préfets, d’écuyers, d’ambassadeurs, de chambellans.…. Les abus sont inhérents aux vieilles sociétés. »

(b) « Le Sénat se trompe, s’il croit avoir un caractère national et représentatif. Ce n’est qu'une autorité constituée, qui émane du gouvernement comme les autres. »

Propos de Napoléon, Pelet de la Lozère, op. cit., p. 63.

(ce) « Si j'avais jamais à craindre le Sénat, il me suffirait d'y

jeter une cinquantaine de jeunes conseillers d'Étal. » Id., Ibid., p. 149.

(d) « Si une opposition se formait dans le sein du Corps législatif, j'aurais recours au Sénat pour le proroger, le changer ou le casser. »

Id., Ibid., p. 150.

(4) « Le Sénat n’a aucune force, on le méprise ». Notes et dépêches de M. de Montesquiou à Louis XVIII, trouvées aux Puile ries après le 20 mars 1815.