La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

2265 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

question des stipulations libérales n’était malheureusement plus de rien (1). Vive la Russie ! Vive Alexandre ! eriait la foule sous les fenêtres du tzar, et, Talleyrand y étant apparu, aussitôt: « À bus le Sénat! À bas l’évèque d'Autun! A bas le renégat ! (2) Le double jeu de Talleyrand ne lui offrait qu’un faible appui; ear si le chef du gouvernement provisoire rétablissait et la censure sur les journaux et les règlements de police sur l'imprimerie et la librairie, l'autorité n’était cependant pas assez puissante pour défendre l’Assemblée contre les accusations des pamphlets royalistes ; et l’interdiction faite au Moniteur de publier les adhésions des départements à la Constitution privait le Sénat d’un concours peut-être ellectif.

Ce n’est pas ici le lieu de rappeler les négociations qui suivirent, entre Vitrolles, Talleyrand, le frère du roi et le Sénat. L'empereur de Russie n’eut point à réunir toutes les baïonnettes étrangères, comme M. de Nesselrode en avail menacé le comte d'Artois, « pour soutenir, envers et contre tous, la Constitution et le Sénat. » Le comte d'Artois se soumit: « Je n’ai pas reçu du

(4) « Ce fut... un malheur que la déconsidération dont une clause imprudente et déplacée environna le Sénat, qui était par le fait le seul corps dépositaire des intérêts de la Révolution. »

Benjamin Constant. Mémoires sur les Cent Jours, édit. de 1829, re partie, p. 1%.

(2) Lettre de l'abbé de Pradt, écrite en 1836 ; citée par Vaulabelle .