La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

L'ARISTOCRATIE TERRITORIALE 219

de défendre les intérêts permanents on a vu que Montlosier la rattachait à la propriété. Fiévée (1), pour qui l'aristocratie réalise « une situation inhérente à toute société politique complète », lui reconnaît des intérêts particuliers à sauvegarder « parce qu’elle représente pour la famille, tandis que la démocratie ne représente que pour des intérêts individuels » ; or, « les familles ne se perpétuent que liées à la propriété ». Alexandre de Laborde, enfin, écartant les pauvres de la société politique, consacre dans la propriété territoriale un des «trois pouvoirs servant de base à la société » : thèse

dans les armées royales de la Vendée ou de l’émigration, et en même temps tous les fils et petits-fils de généraux morts depuis vingt-cinq ans ; 5° Les premiers présidents des cours royales, les membres des anciens Parlements, leurs fils et leurs petitsfils. Ces cinq classes instituées à titre héréditaire, mais à la condition de posséder une propriété foncière payant un impôt de 1,000 francs ; et l'exercice de leurs privilèges politiques suspendus pour celles qui ne payeraient pas ce cens ; 6° Les archevêques et évèques et les doyens des chapitres...

(Il semble qu’une telle organisation est la plus convenable pour réunir les éléments de ce qui reste en France d’aristocratie. Son existence politique serait fondée sur le droit de former par département ou par province un corps électoral spécial qui nommerait : 1° À la Chambre haute un pair à vie par 500,000 âmes de population ; 2° Une partie des membres des assemblées administratives de provinces et de départements. »

De Vitrolles. Mémoires, Paris 1884, t. IL, p. 234 et suiv.

(1) Histoire de la session de 1815, Paris 1818, p. 32 à 40.