La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

250 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES

assez intéressante, croyons-nous, et assez peu connue (1) pour que l'analyse en puisse trouver place ici.

De Laborde pose cet axiome primordial : la jouissance et la conservation de la propriété sont le principe et la conséquence de l’ordre social, et cet ordre est plus ou moins assuré en raison de l'influence qu’y exerce la propriété. Trois pouvoirs « servent de base » à la société :

« L'aristocratie five ou la propriété territoriale, principe « 4 force ;

: L'arstocratie mobile ou le talent, principe d'action : «( « L’ autorité royale ou l'arbitrage, principe de justice. »

Les pauvres sont donc exclus de tout pouvoir : la pauvreté est « une infirmité dans le corps social que l'on doit s'occuper à guérir, et non un organe qu'il faille mettre en mouvement... La pauvreté doit être soignée comme la folie, surveillée comme l'ivresse, contenue comme l’ignorance, quoique assurément ellene soit entachée d'aucun de ces vices ; mais elle ne peut jamais faire partie de la représentation ».

La propriété est donc le gage et la sûreté du gouvernement et des gouvernés, le lien naturel entre eux, —

(1) Des aristocraties représentatives ou du retour à la pro” priété dans le gouvernement, par Alexandre de Laborde, membre de l’Institut et du collège électoral du département de la Seine, etc., etc., Paris 1814. Ouvrage publié à petit nombre avec cette épigraphe : Zn domo mea non est panis, neque vestimentum, nolite me constituere principem populi (Isaïe).