La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

252 LA REPRÉSENTATION DES ARISTOCRATIES breuse (« une grande moitié de la nation »), inquiète, égoïste, et dont les représentants ne peuvent qu'être électifs et révocables.

Sous l'arbitrage social du gouvernement, sous l'arbitrage civil des juges (les prolétaires n'ayant qu’une existence privée), ces deux forces sont donc en présence, l’une inerte, mais vigoureuse, dont le seul effort nécessaire est la résistance, l’autre, seule énergie active et progressive. D'où vient que la représentation territoriale, étant naturellement indiquée par l'étendue et l'importance de la propriété, ne suppose point d'élection (« c’est un recensement plutôt qu'une nomination ») et que, tout au contraire, la représentation de la seconde moitié de la société politique, de beaucoup la plus nombreuse (aristocratie des talents), ne peut sortir que du choix, c’est-à-dire de la nomination royale ou sans doute, mieux, de l'élection.

€ L'examen du gouvernement de l'Angleterre démontre la vérité de ces principes (4). »

L'application de cette théorie cède toutefois devant les faits quand l’auteur étudie ce que doit être le gouvernement francais.

« Il eût été diflicile de baser la représentation de la haute aristocratie uniquement sur la richesse, d’après la subdivision des propriétés. et, d’après cette classe de nouveaux riches, produite par la Révolution, et qui

(1) Chap. V.