Le Comité de salut public de la Convention nationale
HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 69
garde aux membres du Comité : Couthon refuse (2à mai 1794).
IV
Parmi les hommes influents de la Convention qui ne faisaient pas partie du Comité et quien témoignaient quelque humeur, il faut citer Billaud-Varenne. IL avait critiqué la marche des affaires militaires et surtout la direction de l'armée du Nord : on l'y envoya. À son retour (29 août), il monta à la tribune, trouva que tout allait mal dans cettearmée, et en fitremonter la responsabilité au Comité. Commeremède, il proposait de créer une Commission qui, concurremment avec le Comité, serait « chargée de surveiller le pouvoir exécutif dans l'exécution des lois ». Robespierre répondit avec raison qu’il était à craindre que cette Commission, au lieu de se borner à une surveillance loyale, ne devint un véritable Comité de dénonciation. Et comme les amis de Billaud murmuraient, il reprit d’un ton menaçant : « Citoyens, je dois le dire avec franchise, ce n’est pas d'aujourd'hui que je m'aperçois qu’il existe un système perfide de paralyser le Comité de salut publie en paraissant l'aider dans ses travaux, et qu’on cherche à avilir le pouvoir exécutif, afin de pouvoir dire qu'il n'y a plus en France d'autorité capable de tenir les rênes du gouvernement. Je demande la question préalable sur la proposition de Billaud. »
Danton pense de même. Il craint qu’au lieu « d’une action nouvelle on n'ait qu'une. nouvelle inquisition ». Le moment est mal choisi pour attaquer le gouvernement. Qu'on le fortifie plutôt en lui adjoi-