Le Comité de salut public de la Convention nationale
74 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC
Varlet étant venu protester en leur nom contre l'arrêté du Comité quilimitait à deux par semaine, — et bientôt par décade, — le nombre deleurs assemblées, et qui fixait leur durée de cinq à dix heures du soir, le président Billaud-Varenne lui répondit d’une façon sévère. Robespierre et Saint-André, arrivés bientôtaprès,défendirent avec hauteur les mesures incriminées, ajoutant que la pétition était certainement l’œuvre de quelques intrigants et non du grand peuple de Paris. Et ils firent passer à l’ordre du jour.
Cette omnipotence devait faire beaucoup de mécontents. Une nouvelle levée de boucliers eut lieu à la fin de septembre, Merlin de Thionville, Briez, Cochon, les deux Goupilleau, Courtois étaient à la tête des ennemis du Comité. Le prétexte choisi fut la destitution, sèchement annoncée par le ministre dela guerre, de Houchard et de deux autres généraux. Des murmures éclatent dans l'Assemblée à la nouvelle de la disgräce du vainqueur d’'Hondschoote (25 septembre) ; plusieurs membres voudraient au moins que le Comité leur donne les raisons de ces destitutions. Parmi ceux qui l'attaquent, on distingue Thuriot, qui en est sorti depuis quelques jours seulement.
Billaud-Varennerépond aigrement que Houchard n’a passu profiter de sa victoire, et qu'il est non seulement destitué, mais arrêté. Saint-André confirme les paroles de Billaud : Houchard est un incapable, et si l’armée a été victorieuse à Hondschoote, c’est malgré son général! La Convention est très peu satisfaite de ces réponses hautaines. Justement, le représentant Briez arrive de mission de l’armée du Nord : il monte à la tribune, explique les faits à sa façon, et rejette les torts sur le