Le Comité de salut public de la Convention nationale
HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 73
Comité de salut public. L’Assemblée décide alors que Briez sera adjoint au Comité qu'il vient d'attaquer.
La situation est mauvaise; mais Barère paraît. Avec son aisance habituelle, dans un long discours rempli de considérations sur la stratégie, de menaces et d’insinuations contre les généraux frappés, et aussi contre les mauvais patriotes et les ambitieux, il s'efforce de disculper le Comité. Les esprits sont ébranlés,
Survient Robespierre. Son front est sévère, son ton irrité. Il existe, dit-il, un projet d’avilir la Convention dans la personne des défenseurs de la liberté ; depuis longtemps, le Comité est en butte aux attaques de quelques membres plus envieux que justes. On nous reproche de ne rien faire : diriger onze armées, démasquer les traîtres; déjouer les complots des émissaires des tyrans, surveiller les administrations infidèles, aplanir partout les obstacles qui s'opposent à l'exécution des plus sages mesures de la Convention, n'est-ce donc rien ? — « Non, il n’y a que la plus extrême ignorance ou la plus profonde perversité qui puisse prétendre qu’on ne soit pas un ennemi de la patrie, lorsque, dans les circonstances présentes, on se fait un jeu cruel d'avilir ceux qui tiennent le timon des affaires, d’entraver leurs opérations, de calomnier leur conduite! On déclame sans cesse contre les nobles, on dit qu’il faut les destituer, et par une étrange contradiction, quand nous exécutons celte grande mesure révolutionnaire, on nous dénonce !.. Ah ! cette journée a valu à Pitt, j'ose le dire, plus de trois victoires !.. » Ceux qui, quelques instants auparavant, avaient cru à la chute prochaine du Comité, ne conservèrent pas longtemps cetteillusion, car Robespierre reprit : — « Mais avant de détruire votre Comité, ne pourriez-vous pas examiner quelssont