Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

PREFACE. 15

ternité ? el si les Russes ne nousaiment pas en ce moment, est-ce la faute du Calendrier, ou celle des circonstances ?

Et les nations de l’antiquité n’avoient-elles pas aussi des calendriers différens , qui ne les empêchoient ni des/aimer , ni de commercer ensemble? Quelques peuples ont fait autrefois leur année d’un mois, d’autres de quatre, d’autres de six, d’autres de dix, d’autres enfin de douze. Il y en a eu qui ont divisé l’année en deux parties, l’été et l’hiver. IL y en a eu qui ont commencé l’année en automne, d’autres au printemps; les mois de ceux-ci étoient lunaires, les mois de ceux-là étoient solaires. Les jours mêmes ont commencé diversement ; c’est au soir qu’ils apparoissoient pour les uns, à midi qu’ils naiïssoient pour les autres, à minuit mème. [ci des heures égales traînoient méthodiquement le char du soleil ; là des heures inégales bondissoient autour de lui; plus loin l’année étoit vague, plus près elle étoit fixe : il n’y avoit de concordance ni dans les ans, ni dans les mois ui dans les semaines, ni dans les jours, ni dans les heures.

Les Athéniens commencoient leur année à la nouvelle lune d’après le solstice d’été, et ils la partageoient en douze mois qui avoient alternativement les uns trente jours et les autres vingtneuf; ceux-ci étoient appelés les mois creux, et les autres les mois pleins. Le mois hécatombéon