Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

(61) Esclave soûs nos rois, el sujette aux caprices Des esclaves soumis à leurs desseins pervers ;,

La corvée enchainait tes mâles exercices, Et te chargeait de tristes fers,

La dime, aux doigts crochus, dévorait ta substance : Ennemi de tes jours , et maître Gu hameau, Un pasteur prétendu , plongé dans l'abondance, Vivait aux dépens du troupeau.

Combien n'a-tu pas vu, dans nos bois, dans nos plaines, De tyrans féodaux , armés d’un droit cruel, Sur tes faibles enfans , qu’ils accablaient de chaînes, Usurper le champ paternel ?

Et quand leur cruauté feignant d’être assouvie, À ton zèle , à tes soins, donnait quelque repos; A tes noirs oppresseurs tu prodiguais la vie

Et tu nourrissais tes bourreaux.

Tout est changé, reviens. Dans nos champs, dans nos villes Sont tombés de tes droits les fiers usurpateurs ; Reviens, par ta présence , embellir les asyles Des paisibles agriculteurs.

T'es enfans exilés dans leurs foyers rustiques, Ne pouvaient autrefois siéger dans le sénat ; Ils expiraient au sein de leurs dieux domestiques, Fuyant des cours le vain éclat.

Enfin , légalité, déesse tutélaire, Dans un Plébéïén honorant les vertus, Remet entre tes mains l'écharpe populaire ‘ Dont se paraît Cincinnatus.

Reviens avec eux tous enrichir ta patrie, Et rendre l'abondance à nos champs désolés : Par Bellone en couroux, cette mère chérie

À vu tant de fils immolés.