Mémoires sur la Révolution française

180 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

feu dont l'aspect était consolant. Pendant tout le temps que je passai dans cetle prison, on ne me refusa jawais du feu, parce qu’on brülait les portes, les barrières et les poteaux qui se trouvaient dans les bois et les parcs autour de Versailles.

Je fus alors visitée et interrogée par le député qui dirigeait le département de Seïne-et-Oise : il était la terreur de tout le monde; je fus assez heureuse pour ne pas lui déplaire dans notre conversalion, Et même dans la suite je le trouvai disposé à me trailer mieux que les autres prisonniers.

J'étais très-ennuyée d’avoir dans une chambre voisine de la mienne un pauvre Juif qui devait être exécuté le lendemain, pour avoir assassiné et volé un fermier, à Rambouillet : il se livrait à d’effroyables lamentations et pleurait toute la nuit, ce qui faisait mon désespoir. Je lui parlai le matin de bonne heure par ma fenêtre grillée, l'exhortant à demander à Dieu son pardon et à supporter son châtiment avec résignä-