Mémoires sur la Révolution française

184 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

arrôt de mort chaque fois que la porte s'ouvrait.

Mon vieil ami m'effrayait quelquefois, je craignais qu'il ne mourût la nuit, car le geôlier demeurait à l'extrémité de la cour. Nous étions enfermés à triple tour, avec des criminels tout près de nous. Quand Battclier vint, (c'était le nom du député,) je lui fis demander une audience. Je lui dis devant tout le comité de Versailles, que ce pauvre vieillard courait le risque de mourir subitement et je le priai de le faire transférer dans une autre prison, parce que je n'avais pas assez de force pour soutenir un homme aussi grand, quand il avait des accès de défaillance. J'ajoutai que c'était une cruauté de me laisser seule avec lui, etqu'ils devraient lui permettre d'avoir son vieux valet de chambre pour le soigner. «Comme il est républicain, dis-je, je ne peux pas comprendre pourquoi On ne jui permet pas de rester chez lui avec un garde qu’il ne refuserait pas de

Layer. »