Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

PUISAYE. — LES BOURBONS (1807-1811). 339

sociale sont aujourd’hui le moins contestées, ait été, au siècle dernier, sous Napoléon comme sous Louis XV, celui qui se prêtait davantage, dans la pensée des étrangers, à des complots aristocratiques où princiers, cause immédiate de grands changements politiques.

Armfelt était, en somme, un intrigant besogneux, sans scrupules, qui cherchait à extorquer quelques centaines de livres par an à l'Angleterre, sous prétexte de lui être utile (1). D'Antraigues, dans sa haine contre le chancelier russe, oubliait qu'il avait été le confident de: Czartoryski; il accueillait les on dit suspects et les conjectures malveillantes d’Armfelt avec le double espoir de: servir ses propres rancunes et de faire valoir son importance. Il présentait Roumianzov comme le plus grand obstacle à une politique meilleure; ainsi avait-il fait quelques années auparavant pour Budberg et pour Razoumovsky. Les marques d'intérêt qu'il continuait à recevoir de Canning restaient sans effet. Ses communications de pièces au Foreign Office étaient accueillies, ses demandes d'instructions ne reçurent jamais de réponse. Sur l’une de ses lettres, on lit encore ces mots écrits au crayon de la main de Wellesley : None to be given.

(1) « Sans le secours pécuniaire que votre zèle amical m’a procuré, je serais à l'heure qu'il est pourri ainsi que les miens dans la misère. » (Armfelt à d’Antraigues, 43 mars 1810. — B. D.)

On peut reconstituer cette correspondance d’Armfelt et de d’Antraigues en joignant aux lettres qui sont à nos Archives des affaires étrangères (France, vol. 630) celles des T et 26 novembre 1810 (R. O., Russie, vol. T5, et Vienne, vol. 80) et du 2 septembre 1811 (France, vol. 88).