Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

364 APPENDICE.

L'Angleterre lui fournit de l'argent. Il y a des magasins d'armes en plusieurs cantons, dont on ne peut découvrir que des parcelles. Il y a des intelligences journalières et surtout une fureur de s’insurger que Laharpe dit que nul moyen ne pourra réprimer, et qui éclatera tôt ou tard. Voilà pourquoi Reubell ne eroit pas au succès de Masséna. Lorsque je vous ai demandé où était ce M. Steiger, avoyer de Berne, ce n'était pas par curiosité et je suis étonné que vous ne m'ayez rien répondu à ce sujet. C'était par intérêt pour lui. C'est un respectable et honoré vieillard. J'ai su, depuis, qu'il est à Augsbourg. Mais mon but était qu'il fût sur ses gardes; car, comme il esta la tête des négociations et intelligences, l'ordre le plus précis est donné à Masséna de s’en défaire ou de le faire enlever, et, comme c'est Reubell qui a donné cet ordre, vous pouvez juger s'il est sévère. J'ai su qu'il réside à Augsbourg. Je lui ferai donner avis par un de ses compatriotes ; faites-en autant, si vous prenez quelque intérêt à lui.

Je vous renouvelle l'avis que, itéralivement, par le capitaine de barque Burattier, parti de Toulon le # ventôse, il est ordonné à Bonaparte de tout tenter pour quitter l'Egypte avec Berthier, et se rendre à Livourne ou en Corse, pour Y attendre les ordres du Direcloire, laissant chef en Égypte Kléber et pour adjudant général de l'état-major Desaix.

Malte à le pouvoir de capituler, ainsi qu'on le trouvera à propos par décret du Directoire du 13 pluviôse et 1° ventôse. Cela est sûr.

À en juger par les lettres de Sieyès, le roi de Prusse n'est décidément pas dans la coalition, et ce qui me persuade que cela est vrai, c'est que Sieyès ne doute pas qu’il ne finisse par y adhérer. On avait pris la précaution de lui envoyer l'ordre de se rendre à Amsterdam, s’il quitte Berlin. Il n'a rien répondu et il récrit qu’il n’en fera rien du tout et reviendra à Paris en toute hâte et en droiture, s’il part de Berlin. Il est excessivement mécontent du roi et de ses ministres. Mais il persiste à dire que la Révolution est faite dans les bas officiers qui, dit-il, sont le nerf de l'armée, dans le peuple, et