Études historiques et figures alsaciennes

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sans prétention et sans emphase, mais avec une érudition sûre, il écrivit l’histoire des Papes, celle de la Réforme, celle de la France au seizième siècle. On raconte que, dans un congrès, un de ses collègues, protestant orthodoxe, lui dit: « Nous avons ceci de commun, que nous sommes tous deux historiens et chrétiens. Pardon, lui répondit Ranke, je suis historien d’abord, et chrétien ensuite. » Ses successeurs ne pensèrent pas comme lui; ils furent d’abord, soit protestants, soit prussiens, soit autre chose, et seulement ensuite historiens. Ladécadence commence avec Henri de Sybel. Ce qui est simplement vrai ne lui suffit pas, et raconter seulement ce qui est arrivé lui semble une tâche fastidieuse et stérile. Il reproche à Ranke, dans une préface, à propos des démêlés entre la Prusse et l'Autriche, « d’avoir voulu élever ces faits au-dessus de l’opposition des partis ». Il ne s'aperçoit pas que cette critique est un éloge. Le sujet de son Histoire de l'Europe pendant la Révolution française est un

des plus beaux qui puissent s'offrir à un histo-