Études historiques et figures alsaciennes

182 ÉTUDES HISTORIQUES

I

L'histoire, chez Sybel, est tour à tour un réquisitoire ou un plaidoyer. Avec Treitschke, elle tourne décidément au pamphlet. Sybel et Treitschke sont deux natures différentes, quoique imbus des mêmes préjugés. Sybel est un raisonneur sec, un dialecticien subtil et retors; Treitschke a plus d'envergure, plus d'éclat comme écrivain; il a de l'humour, une certaine bonhomie rustique, des mots à effet, qui sont souvent des injures. Pour se rendre compte de la méthode de Treitschke, il suffit de Lire certaines préfaces de sa grande Æistoire de l'Allemagne au dix-neuvième siècle : elles sont ordinairement courtes, mais caractéristiques. « Le ton de mon livre, dit-il en tête du quatrième volume, a causé quelque surprise à des critiques étrangers, bienveillants ou hostiles, et je devais m'y attendre. J'écris pour des Allemands. Notre Rhin coulera encore longtemps dans son lit, avant que les étrangers

nous permettent de parler de notre patrie avec