Études historiques et figures alsaciennes

HENRI DE TREITSCHKE 183

le même sentiment d’orgueil qui respire dans les histoires nationales des Anglais et des Français. Il faudra bien qu’à l’étranger on finisse par s’habituer aux façons de parler de: la nouvelle Allemagne. » L'habitude, hélas! est déjà prise, mais non sans qu'il s’y mêle un certain étonnement, lorsqu'on pense aux historiens des âges précédents, à Herder, à Niebuhr, à Ranke, dont Treitschke se disait le successeur. L'impartialité, jusqu’à lui, était considérée comme une loi de l’histoire ; on s’efforçait d'en approcher, même quand on ne pouvait y atteindre. Pour Treitschke, l’impartialité est presque un défaut. « Quel abus, dit-il dans la préface du cinquième volume, n’a-t-on pas fait de ce mot: sine ira et studio, une règle que personne n’a moins suivie que celui qui l’a énoncée le premier ! L’historien doit parler selon la justice, avec franchise, sans s'inquiéter de la susceptibilité des cours, sans se laisser effrayer par les rancunes de la populace cultivée (des gebildeten Pübels), encore plus puissantes que les

animosités de cour. L’homme ne comprend que