Études historiques et figures alsaciennes

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ce qu'il aime, et un cœur fort, qui voit son bonheur et son malheur propres dans les destinées de la patrie, est seul capable de donner au récit historique la vérité profonde, plus importante que la perfection de la forme. » Si Treïtschke n’avait que l'amour de son pays, qui voudrait lui en faire un reproche? Mais il a surtout des haines, et la haine rend injuste. Treitschke a eu, presque au lendemain de sa mort, son biographe ; son ami Théodore Schiemann à raconté sa vie jusqu'à l’époque du grand conflit entre l’Autriche et la Prusse. On a publié récemment sa correspondance en trois gros volumes. Ce sont des signes d’une vraie popularité. Treitschke a été, en effet, pendant une trentaine d'années, l'organe de l'opinion publique en Allemagne, du moins de ce que cette opinion avait de plus audacieux et de plus agressif. Il à été un de ces hommes qui, dans les moments de crise, savent incarner l'esprit d’une nation, lui rendre l’écho de ses passions et de ses préjugés. Il était né à Dresde

en 1834, fils d’un officier supérieur de l’armée