Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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lame pure ; mais ses vues politiques n'avaient pas de portée. Le duc de Larochefoucaud-Liancourt, grand-maître de la garde-robe, donnait des avis à Louis XVI, et allait ensuite les modifier dans la salle des constituans : ce quifit dire « qu'il quittait « ou reprenait son cordon bleu, selon qu'il était < aux ordres du roi ou aux ordres de la nation. »

La reine, consultée, n'avait plus près d’elle pour diriger son opinion, ni Fontange, archevêque de Toulouse, ni Sabran, évêque de Laon, dont les vues politiques étaient empreintes de fermeté et de grandeur. L'archevêque Boisgelin avait obscurci son auréole, il voulait lui faire Jouer le rôle de Catherine de Médicis; mais ce prélat n'était pas Guise, et la reine n’était pas italienne.

Là conduite que devait tenir le roi fut mesurée par deux partis : le premier donna son plan, Montmorin chargea Pellenc, secrétaire de Mirabeau, d’en faire la rédaction ; le second plan fut demandé à Rivarol et à Bergasse, qui avaient trouvé la constitution plus factieuse que populaire. La monarchie était dépassée, tout était mu dans un cercle vicieux. Fallait-il suivre une impulsion rétrograde, ou suivre la pente de la réforme? Les conseillers du roi argumentèrent sur ces points, ils ne s’entendirent pas ; un gouvernement fédératif devait naître de ce conflit.

Un piége fut tendu, la couronne y tomba. 11 fut arrêté « que pour avoir Le repos d’une trève, le roi

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