Histoire des deux conspirations du général Malet

226 HISTOIRE DES DEUX CONSPIRATIONS

mort, les autres qu’il ne l'était pas. Qui croire? Et il montrait au commandant Laborde les ordres dont il était porteur et le sénatus-consulte. Il avait si bien cru tout de suite à l’authenticité de ces pièces, il avait si peu pensé avoir à user de la force pour en assurer l'exécution, qu'ayant à sa disposition dix mille cartouches à balle, il avait laissé partir les hommes de sa cohorte avec des pierres de bois à leurs fusils, comme pour aller à l'exercice.

« Toutes ces pièces sont fausses, » lui objecta Laborde. Le colonel restait tout ébahi, ne concevant pas qu’on eût pu le mystifier à ce point. Le comte Frochot fut obligé d’intervenir pour lengager à se rendre à évidence. Le malheureux Soulier se décida enfin à se retirer avec sa troupe et à la ramener à la caserne Popincourt. Peu après, il était arrêté lui-même. Il devait payer cher sa crédulité.