La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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telle que les Serbes eux-mêmes sentiront le besoin d'être plus traitables; maïs, vers la mi-juin, sur tous les fronts elle se sera tellement améliorée que même leurs protecteurs s’empresseront, afin de les préserver de la ruine inévitable, de les obliger à remplir intégralement les clauses du traité.

Il ne faut prêter aucune attention aux exagérations qui dépeignent le moral de l’armée. Certes, l'incertitude et l'attente prolongée démoralisent les hommes, maïs une fois la paix signée, ils surmonteront très promptement cette dépression morale puisque tous brülent du désir de venger l'honneur national outragé.

Unie par ce sentiment élevé, toute l’armée, afin de répondre à l’appel de son chef suprême, le Tsar, et de son Gouvernement, et pour coopérer à la réalisation des problèmes nationaux, combattra avec la même vaillance et s'imposera les mêmes sacrifices que précédemment sur les champs de bataille de la Thrace et de la Macédoine, et de nouveau couvrira de gloire la nation bulgare. Pour cette raison, et autant que le cours de notre politique dépendra de la capacité de nos armées, le Gouvernement pourra, dans dix à quinze jours, entreprendre une action énergique !.

Personne, semble-t-il, en Bulgarie, et moins encore le roi Ferdinand, ne songeait sérieusement à la démobilisation. On s’en rend compte si l’on se rappelle les conditions qui y avaient été mises.

À cette époque, la concentration des troupes bulgares contre les Serbes et les Grecs s’effectuait activement d’après un plan dont les détails avaient été fixés par le général Savoff à Andrinople, au mois de février déjà, et ratifié par le roi Ferdinand bien avant la chute de cette place forte.

Toute l’activité de la Bulgarie était concentrée

* M: Guéchoff cite cette dépêche du général Savoff dans sa bro-

chure : La démence criminelle et l'enquête y relative, Sofia 1944, Pp. 88 à 89.