La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 45

RECUEIL DE PREUVES SERVANT À L’ECLAIRCISSEMENT DE LA LETTRE DE M. DE MARAT À M. DE SAINT-LAURENT, DU 20 NOVEMBRE 1783

N° 1.

Copie d'une lettre de M. La Rochette à M. Marat, datée de Pimblico*, le T janvier 1713.

Je vous renvoie, Monsieur, le reste du manuscrit que vous avez eu la bonté de me prêter. Je l’ai lu avec toute l'attention qu'il exige, et qu'il a si bien définie, La partie anatomique contient une infinité de choses qui ne sont pas à ma portée, mais comme l’étalage scientifique en est judicieusement proscrit, et qu’elles sont exposées avec simplicité, méthode et netteté, j'ai compris beaucoup plus que je n'osais l'espérer en commencant, et j’ajouterai que c'est une des expositions de ce genre qui m'ont fait davantage regretter mon ignorance. La seconde partie, ou, pour mieux dire, celle que j'appelle ainsi, est plus rapprochée de mes connaissances : Je l'ai lue avec le plus grand intérét; cet ouvrage me paraît bien pensé et bien écrit : il est plein d'idées neuves, de vues fines, de détails profonds, et très souvent ces profonds détails sont égayés par des tableaux charmants. On y trouve quelques négligences dans la diction, ce sont des taches sur un beau visage, elles frappent bien autrement que sur une physionomie vulgaire. Enfin, j'aime la hardiesse* qui règne d’un

1. Pimblico, quartier de Londres. 2. L'auteur attaque avec hardiesse dans son ouvrage la plupart des systèmes reçus. (Noée de Marat) |