La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

316 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

décousu, Il relève, avec raison d’ailleurs, le paradoxe historique de Danton, à savoir que les conspirations sont étrangères aux républiques. Il s'étonne que Danton, qui n'était point attaqué, ait songé à exprimer sur Marat une opinion qui d’ailleurs ne l’acquitterait pas de connivence avec lui, Il raconte la transformation que depuis janvier 1792 la société des Jacobins a subie, « cette société qui avait rendu d’éminents services à la patrie ». Le tableau de ces transformations ne manque pas de vérité, et contient des détails piquants. « Ce fut dès le mois de janvier 92 qu’à travers les attaques contre une cour perfide on commença à jeter contre l'excellent côté gauche de l'Assemblée les accusations les plus étranges. On vit alors plusieurs personnes, assurément privilégiées, vouloir parler, parler sans cesse, exclusivement, non pour éclairer la société, mais pour y jeter des semences de division... On vit quelques affiliés s'entendre et se relayer pour proposer tantôt tel ou tel membre de la Législative à l’animadversion, et tantôt, au contraire, proposer à l'admiration tel constituant « dont les partisans fougueux faisaient constamment l'éloge le plus fastueux, à moins qu’il ne le fit luimême... Après la fameuse journée du 10 mars, des ministres patriotes, Jacobins, étant arrivés au pouvoir, on entendit ces agitateurs déclamer contre le ministère, avec plus de chaleur qu'ils n’en avaient montré contre le ministère conspirateur, » — Abrégeons..….. Louvet, qui s'étend ici et se complaît dans un développement et surtout dans une exagération fatigante, arrive à cette conclusion : « A la veille du 10 août on voyait déjà que, dans ce milieu jacobin, un projet était formé d'anéantir la représentation nationale, et cela pour donner des tribuns, ou dictateurs, ou triumvirs, sous lesquels, ou avec lesquels, on gouvernerait. Arrive la journée glorieuse du 10 août. Ces hommes, pourquoi le nierais-je? y ont contribué assurément, mais ils prétendent en garder pour eux tout le mérite... La révolution du 10 août appartient aux faubourgs, aux fédérés, aux 200 députés qui rendirent le