La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 319

temps... les conjurés couvraïent la France entière... de cette lettre où toutes les communes de la République étaient invitées à l'assassinat des individus, et ce qui est plus horrible encore, à l'assassinat de la liberté, puisqu'il n’était question de rien moins que d'obtenir une coalition entre les municipalités et leur réunion à celle de Paris, qui devait être le centre de l’autorité commune, ce qui renversait de fond en comble la forme du gouvernement existant.

« Rappelez-vous que dans le même moment on vit tous les murs de Paris souillés de placards du genre le plus féroce. c’est encore dans ces placards que l’on désignait comme traîtres tous les ministres, un seul excepté, un seul et toujours le même. Etpuisses-tu, Danton, te justifier de cette exception devant la postérité! » — Ici c’élait bien le cas parler du contreseing accordé à la circulaire de la Commune.

« C’est alors qu’on vit avec effroi reparaître sur l’horizon Marat... qui serait sans consistance sans vous... (Il s'adresse aux Montagnards.) qui, sans vous, n'aurait pas de quoi payer ses nombreux placards... il en est venu à demander pour cet usage 15 000 francs à Roland lui-même. » — Exact. — « Cet être, en effet, fut désigné comme candidat à la députation dans l’Assemblée électorale par Robespierre, au détriment de Priestley. Pour m'y être opposé, je fus insulté, menacé par les porte-bâtons de Robespierre. — Par quelle voie ces conjurés espéraient-ils accomplir leur suprême destinée? Par de nouveaux massacres, par une terreur plus complète. On vit alors des listes où se pressaient les signatures d’un grand nombre de patriotes, qui n'avaient été que momentanément égarés; la consternation fut générale pendant vingt-quatre heures et trente mille familles désolées l’attesteront. (Allusion aux pétitions des 20 000 et des 8 000.) Des visites domiciliaires outrageantes et du plus mauvais augure étaient faites contre d'énergiques républicains. Un mandat d'arrét était lancé contre le vertueux Roland.

« Qui les arrêta dans cette voie? L’inertie de Pétion, le cou-