La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

60 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

des affaires relatives à la Commune, instruit l’Assemblée du fait suivant : « Des hommes armés ont, par l’ordre de la Commune, investi l'hôtel de la Guerre et empêché que personne n’en sortit... tout cela s’est fait sous le prétexte que l'imprimeur du Patriote français (Girey-Dupré) était dans l’hôtel ». Une lettre du ministre ajoute : «Pendant plus de deux heures, personne n’a pu sortir de l'hôtel, et cependant il était de la plus grande importance que quelques personnes, qui y étaient, allassent vaquer sur-le-champauxaffaires les plus essentielles. »

Grangeneuve (Girondin) : « Les circonstances ont fait établir à Paris une municipalité provisoire : peut-être leur doit-on de la reconnaissance pour le nouvel état de choses, mais peutêtre aussi conservent-ils maintenant le même esprit qu'ils avaient alors, quoique les circonstances aient bien changé. L'Assemblée devrait décréter que l’ancienne municipalité reprendra ses fonctions. »

Guadet : « L'opinion de M. Grangeneuve me dispense de tout rapport. Voici le projet de lacommission extraordinaire : Les sections de Paris nommeront chacune deux citoyens lesquels réunis formeront provisoirement le Conseil général de la Commune. Les commissaires nommés par les quarante-huit sections du 10 août et depuis cesseront de fonctionner. Le maire, le procureur syndic, les membres du bureau municipal et ceux du corps municipal qui étaient en exercice au 10 août continueront d'exercer leurs fonctions. »

C'est décrété; la Commune du 10 août a vécu : l’Assemblée, finalement excédée, a tué sa rivale... il le semble.

Chabot et Fauchet (Girondin) proposent de concert qu’on décrète : « Les citoyens de Paris, la Commune provisoire et les fédérés du 10 août ont bien mérité de la patrie ».

On ne veut pas refuser à cette Commune qu'on tue un enterrement décent, la proposition Chabot-Fauchet est décrétée.

30 août. — A la fin de la séance du 30 août, le municipal Delaunay (ou, suivant d’autres, Launay) comparaît à la barre.