La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

62 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

Henry-Larivière à son tour s’écrie : « J'ai entendu dire que le peuple... Ah! peut-on avilir ainsi les Parisiens à leurs propres yeux... Je connais ce peuple que l'on calomnie sans cesse. Il ne souillera pas sa liberté par des actes indignes d'elle. »

Ainsi, pour Larivière, ce sont les partisans de la Commune qui calomnient Paris, en le supposant capable d’attenter à la souveraineté nationale, qu'incarne l’Assemblée. Nous avons entendu — et nous entendrons plus souvent, — les partisans de la Commune se plaindre que les intrigants de l’Assemblée calomnient le peuple de Paris, en lui refusant l'honneur d’avoir fait certains actes, les massacres de septembre par exemple.

Une députation de la Commune se présente, ayant à sa tête le maire, le syndic et le secrétaire-greffier, Tallien. C'est celui-ci qui porte la parole : « Les représentants de la Commune, dit-il, ont été calomniés. Ils viennent demander justice. Le peuple n’a pas limité leurs pouvoirs. Vous avez vous-mêmes applaudi à leurs mesures.

Le président interrompt l'orateur : « Le commandant du poste, dit-il, me prévient qu'il y a un rassemblement aux portes de la salle, qu’il veut entrer et que la garde va être forcée ». |

Un membre : « Je demande que l’Assemblée passe à l’ordre du jour, motivé sur ce que le peuple est incapable de violer cette enceinte ».

Il ne s’agit pas ici du peuple; il s’agit d’un rassemblement; il s’agit d’une foule qui est très capable de violer l’enceinte de l’Assemblée et qui la violerait très bien, si on ne l’en empêchait.

Tallien continue : « Vous êtes remontés par nous à la hauteur d’un peuple libre »: C’est l’insolente parole que Robespierre a déjà prononcée à la barre de l'Assemblée le 12 août. « Le peuple vient de reconquérir la liberté et vous-miémes ». Ceci est encore du même cru : on a supposé avec vraisem-