La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

6% LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

qu'ils infestaient la section du Luxembourg. (Voir plus haut, p. À.)

Une réfutation, point par point, du panégyrique de Tallien me paraîtinutile : grâce à son procès-verbal, nous connaissons la Commune par elle-même : Nous la connaissons assez pour que le panégyrique le plus effronté n’ait sur nous aucune prise.

La fin du discours de Tallien est ambiguë. Tallien ne dit pas clairement si la Commune entend résister à l'Assemblée ou lui obéir. J'y lis ceci : « Le peuple est dans ses Assemblées primaires (les élections commandées par l’Assemblée avaient donc commencé). Consultez-les et qu’il prononce sur notre sort. » — Mais j'y lis d'autre part : « Si vous nous frappez, frappez donc aussi le peuple qui a fait la révolution le 14 juillet, qui l’a consommée au 10 août, et qui la maintiendra au milieu de tous les périls, de toutes les contrariétés, et malgré tous les intrigants » — sous-entendu de l’Assemblée — «.couverts du masque du patriotisme ». Puis ceci : « Que ce peuple prononce entre nous et nos lâches calomniateurs: qu'il nous ordonne d'abandonner le poste que nous avons tous juré de défendre jusqu’à la mort et nous obéirons sur-le-champ.... Mais jamais nous ne composerons avec nos devoirs; jamais nous ne trahirons les intérêts du peuple; une pareille indignité est indigne de nous; jamais, non jamais elle ne souillera les pages de la révolution française! »

Quel résumé tirer de là? Celui-ci, je pense : Nous obéirons au peuple; mais pas à l’Assemblée; ce serait trahir le peuple, et nos devoirs. — Mais alors? alors il y a là un sous-entendu, quelque distinguo menaçant qu'on ne dit pas; il y a quelque événement qu'on prépare, ou qu'on prévoit, ct qui dispensera la Commune d’obéir.

L'impression de l’Assemblée législative semble bien être la nôtre, à en juger par la réponse du président Delacroix.

« La formation de la Commune de Paris est contraire aux lois existantes. Elle est l’effet d’une crise extraordinaire