La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 65

et nécessaire, mais quand ces périlleuses circonstances sont passées, l’autorité provisoire doit cesser avec elles. Voudriezvous, messieurs, déshonorer notre belle révolution en donnant à tout l’empire le scandale d’une Commune rebelle à la volonté générale, à la loi? Paris est une grande cité qui. réunit le plus d'avantages. Que dirait la France si cette belle cité investissait un conseil provisoire d’une autorité dictatoriale, voulait s’isoler du reste de l’empire, si elle voulait se soustraire aux lois communes, essayer de lutter d'autorité avec l’Assemblée nationale? Mais Paris ne donnera point cet exemple. Un décret a été rendu hier; l'Assemblée a rempli ses devoirs; vous remplirez les vôtres. — Vous demandez le rapport d’un décret; l’Assemblée examinera votre pétition; vous devez tout attendre de sa justice. »

Trois citoyens paraissent à la barre; ils se disent députés du peuple qui entoure la salle de l'Assemblée; « au nom du peuple qui attend à la porte, ils demandent à défiler dans la salle pour voir les représentants de la Commune qui y sont : Nous avons tous, disent-ils, signé le serment de mourir, s’il le faut, avec eux. »

Vergniaud, qui a pris la présidence, leur fait une réponse assez molle : il indique vaguement que ce défilé, qu'on demande dans un étrange esprit de suspicion contre l’Assemblée, serait un manque de respect pour elle. « Allez, ajoutetil, allez dire à vos concitoyens que l’Assemblée maintiendra également la liberté du peuple et le respect des autorités constituées. »

Le pétitionnaire : « Le peuple est libre et on lui ôte sa liberté ».

Le peuple n’est plus libre, dès que quelques pétitionnaires ne peuvent pas, quand il leur plait, défiler au travers de l’Assemblée et interrompre ses débats!

« Je demande, s’écrie Delacroix, si nous sommes libres, nous? » En eflet, on peut se le demander.

Manuel, procureur de la Commune, qui était sorti quelques

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