Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA MARINE 978

capitaine de la marine marchande. C’est lui qui s’occupa presque exclusivement de nos forces de mer. Mais son intelligence, son activité, ses talents d'administrateur, utilisés plus tard par Napoléon, ne pouvaient suppléer à l'expérience et au savoir d’un homme de la carrière. Tout d’abord, il agit avec modération et parut ne vouloir toucher que d’une main prudente à de vieilles institutions. L’infâme trahison qui livra Toulon aux Anglais, et à laquelle quelques-uns laccusaient d’avoir contribué par son indulgence, le fit entrer dans une voie plus révolutionnaire.

V

Deux partis se disputaient alors Toulon : les Girondins, formant la majorité des assemblées de section, et soutenus par les royalistes et par les officiers de la flotte; les Montagnards, appuyés sur le club des Jacobins, et en possession de la municipalité. Après le 31 mai, ces derniers demandaient qu'on épurât l'état-major de la flotte, ou tout au moins qu'on fit prendre la mer à l’escadre; ils voulaient ainsi affaiblir leurs adversaires en éloignant de la ville les officiers de marine. Le Comité de salut public refusa. Il décida que « l’escadre de Toulon ne prendrait la mer qu’autant que ses forces contrebalanceraient celles de ennemi ». Il ne destitua pas non plus les officiers royalistes. Le 20 juillet, Saint-André s'élevait très vivement contre les administrations qui prétendaient avoir la haute main sur la flotte, ici empéchant l’armement des vaisseaux, là disposant de tel ou tel navire à leur gré, nulle part n’obéissant à l’arrêté qui mettait les vaisseaux marchands à la disposition de