Le Comité de salut public de la Convention nationale

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ques jours ; mais il encourage secrètement les pourparlers entre le Comité général et l’amiral Hood, commandant l’escadre anglaise de la Méditerranée. Les meneurs royalistes savent que la plupart des ofliciers français sont de connivence avec eux, et que les équipages ont été soudoyés par les émissaires du Comité général ou de l'étranger. L'accord s'établit bientôt : les Anglais débarqueront des troupes pour défendre Toulon contre la Convention ; pour cela, la possession du port leur étant nécessaire, leur flotte prendra la place de la flotte française. L’arrivée de 7 à 8.000 fugitifs marseillais, dont le cœur débordait de haine, amena le dénouement. Le 28 août, Trogoff livrait sa flotte aux Anglais, et ordonnait au commandant de la station de Villefranche d'amener à Toulon les bâtiments placés sous ses ordres. Indigné, le contre-amiral Saint-Julien résolut de résister; il réunit les marins patriotes de son escadre, et leur fit jurer de défendre le pavillon de la République; mais déjà les Anglais occupaient les forts, 15.000 ennemis étaient dans la rade; de plus, le commandant royaliste de la frégate /a Perle menaça de canonner son vaisseau; le brave contre-amiral se vit contraint de s'éloigner avec quelques vaisseaux, qui furent sauvés ainsi. L’amiral Trogoff prétendait, pour sa justification, que, Toulon ayant reconnu pour roi légitime Louis XVII, les Anglais restitucraient le port, la flotte, les forts et la ville aussitôt qu'il serait sur le trône. Mais ce n’était en réalité qu’une odieuse trahison, pour laquelle Trogoff reçut de l'Angleterre une forte pension, qui fut continuée à sa veuve. Nos mortels ennemis s'étaient ainsi fait livrer notre premier port militaire, environ 30 navires de guerre, de nombreux vaisseaux de com=