Le Comité de salut public de la Convention nationale

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triote, mais sans grandes capacités, en juge du moins ainsi. Il propose de repasser la Durance et d’attendre au printemps. Mais le Comité n’admet pas ces atermoiements. Plusieurs représentants sont détachés des armées des Alpes et d'Italie pour ranimer le courage de Carteaux et maintenir l’ordre dans ses troupes. Son armée est grossie par des bataillons tirés de l’armée d'ftalie et par une partie de l’armée et de l'artillerie qui a pris Lyon. À ce moment, le capitaineen premier, Bonaparte, allait rejoindre son corps à Nice. Carteaux, qui connaît à peine la portée d’un canon, le requiert pour le service de l'artillerie. Enfin, Carteaux lui-même est remplacé par Doppet, puis par Dugommier.

On sait comment, le 18 décembre, à minuit, malgré un orage affreux, les colonnes républicaines ayant à leur tête Dugommier, Bonaparte, les représentants Salicetti, Ricord, Robespierre jeuneet Fréron, s’élancent à l'assaut du fort de l’Eguillette et s’en emparent. La possession de ce fort, du haut duquel on pouvait balayer le port, décide l'amiral Hood à évacuer la ville. Sans perdre un moment, il met le feu à l'arsenal et aux vaisseaux, et, à la lueur de lincendie, il embarque ses troupes, ainsi que quelques-uns des rebelles les plus compromis ; d’autres fugitifs se dirigent en foule vers la campagne ; mais les batteries républicaines exercent des ravages effroyables dans ces masses compactes. Pendant ce temps, les patrioteset les soldats s'efforcent d’éteindre l’incendie.

Les représentants, avant la fin de cette nuit terri ble, dépêchent un courrier extraordinaire au Comité pour lui annoncer cette grande nouvelle. Malheureusement, l'Arsenal était en partie détruit. Les Anglais avaient emmené dans leur fuite huit navires ou frégates, el ils