Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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groupes, où isolément de puissants abbés, comme Dom Chevreux, général de la congrégation de St-Maur, députés et Spectateurs faisaient retentir les cris de « Vive la nalion! » et « vivele roi! »

L’enthousiasme fut porté à son comble, le 25, lorsque le comte de Clermont-Tonnerre présenta les 47 membres de la minorité de la noblesse, dès le premier jour « prêts à l’union. » Le marquis de Sillery, félicitant le tiers-état de Sa patriotique énergie, célébra l'initiative des curés, sans dire un mot des évêques, dont les trois quarts reslaient encore « séparés. »

La minorité ecclésiastique aristocratique, siégeant {oujours en « chambre du clergé, » le 26, prit, avec solennité, un « arrêté » portant : 1° que les bénéfices, corps et communautés contribueraient à l'avenir, dans la même proportion que les autres classes de citoyens, à toutes les charges royales, provinciales, municipales, et aux impositions consenties par les {rois Ordres; 2 que les propriélés de l'Église, maintenues inaliénables, pourraient, comme les biens laïques, servir d'hypothèque et de gage pour l’acquittement de la dette publique : 3 que la taille, la corvée et les droits de mainmorte seraient abolis sans retour : 40 que de justes indemnités et des suppléments de dotation seraient accordés aux hôpitaux et aux curés à portion congrue.

Le 27, les chambres du clergé ct de la noblesse recevaient du roi, quiavail rappelé Necker et retirait ses déclarations du 23, « l'injonction à ses fidèles sujets de se réunir sans délai pour hâter l'accomplissement de ses vues paternelles. »

Le parti épiscopal prit un dernier arrèté, réservant de la manière la plus expresse « Lous les droits et privilèges du clergé. »

De concert avec la majorité de la noblesse, il fit en même lemps qu’elle son entrée définitive dans l’Assem-