Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LE SERMENT DU JEU DE PAUME 393

blée nationale, qui accueillit avec autant d'enthousiasme que les premiers curés dissidents .

« Maintenant la famille est complète! » s'écria le président Bailly. Et tous les députés, tous les assistants répétèrent avec joie: « Vive le roi! Vive la nation! »

XVIII LES CURÉS À L'ASSEMBLÉE CONSTITUANTE

En dépit de la réunion totalement opérée, l'ex-président du premier Ordre voulut, le ? juillet, prendre la parole au nom du clergé et restreindre la portée de l'évènement. Nous ne nous sommes réunis, dit-il, « que pour les affaires d’un intérêt général, conformément à la Déclaralion du roi,sans préjudice du droit qui appartient au clergé, suivant Les lois constitutionnelles de la monarchie, de s’assembler et de voter séparément » pour les affaires d'intérêt ecclésiastique. Au cardinal de La Rochefoucauld l’archevêque de Vienne objecta que la réserve par lui présentée n’émanait que de la minorité du clergé. — « On ne proteste pas contre l’'Assemblée nationale, » s’écria Mirabeau.

Comme l'archevêque d'Aix appuyait son collègue de Rouen, l'avocat Bouche, députéde Provence, son adversaire local et personnel, le mit en demeure de faire franchement scission. IL l’amena à déclarer: « Je ne veux pas me retirer; nous n'avons pas protesté; nous avons fait des réserves; nous en demandons acte, » Cela a été refusé à la noblesse, fit remarquer Mirabeau, « l’accorderez-vous au clergé? » — « Laissons aux particuliers leurs opinions, s'écria Clermont-Tonnerre; la nation jugera ! »