Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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pables de crime de Ilèse-majesté nationale afin que l'exéeration contemporaine devance l’exécration de la postérité! »

Le 9, l'adresse au roi, « chéri du peuple, » contre « l’appareil menaçant » dont la représentation nationale se vosait entourée, élait votée selon la rédaction de Mirabeau, corrigée par l'évêque de Langres qui en effaça le paragraphe relatif à la garde bourgeoise comme inutile. Paris, d'ailleurs,avait entendu le mot d'ordre du tribun: la garde nationale se formait spontanément.

Et l'Assemblée nationale, — pendant qu'une cour insensée achevait de préparer Le coup d'État, que le peuple empêcha en prenant la Bastille, —commençait dans un calme majestueux la « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1). »

On sait quelle part le clergé patriote prit à la grande journée du 14 juillet 1789. L'abbé Lefèvre d'Ormesson préserva la cité d’une épouvantable explosion en distribuant lui-même les poudres au peuple. Le curé de Saint-Etiennedu-Mont présida le comité des citoyens armés de son quartier. L'abbé Fauchet, aussi intrépide qu'éloquent, après avoir été, le 25 juin, l'un des électeurs de Paris qui conspirèrent l'installation à l'hôtel de ville, se couvrit de gloire au siége de la Bastille, trois fois se présentant comme parlementaire, et trois fois repoussé par la fusillade, après la victoire usant ses forces poursauver les vaincus dela fureur populaire, rentrant à la Commune, la soutane déchirée et

(1) Sur les faits que nous avons résumés dans nos chapitres XIV à XVIII, voir l'Histoire de la Révolution française de Louis Blanc, t. IT, ch. VIL, X et XI; celle de J. Michelet, livres I et Il; le ch. HI du livre IL, le livre IL et le ch. Ier du livre IV du Clergé de N9, par M. Jean Wallon, et vérifier avec les compterendus des États généraux, donnés dans l'introduction du Moniteur et complétés par les Archives parlementaires, t, VII, p. 1 à 170,