Bonaparte à Ancône

ANCONE ET L’'ADRIATIQUE 187

De Syrie, en ce même printemps de 1799, Bonaparte eut une dernière vue sur l’Adriatique. Il pensa rentrer en Europe, par l'Asie Mineure et Constantinople, chargé de toute sa gloire lointaine : « Là s'ouvre une carrière nouvelle. Je rentre sur la scène de l’Europe et y forme un contre-poids à tous les pouvoirs. Je puis rétablir et raffermir la République de toute la Grèce. Par l’Albanie et Corfou, je touche à l'Italie et à la France. » Il s'arrêta sur la route de Constantinople à Saint-Jean d’Acre.

Les affaires de France le rappelèrent : il revint en Égypte, s'embarqua, échappa aux croisières anglaises et rentra en France « dans le positif de l’état social », d'où il était sorti en « prenant son vol » trop au large sur les routes maritimes que l'occupation d’Ancône lui avait entr'ouvertes”.

1. De la Jonquière, Peyrée, Sorel, v. — OEuvres, Corres-

pondance, 1198, 1199, passim. — Moniteur, 11 mai, 17, 22 juin 4798. — Lair, p. 21. — Gaffarel, p. 245.