Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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tiere et son action diplomatique de dilellante qui se dépensaient partout à la fois, en Russie comme en Espagne et à Vienne comme à Paris, ont été fièrement exposées dans un ouvrage récent du marquis d’Aragon. Nous avons plus d'une fois cité Choiseul-Gouffier, mais ce qu'en a dif, avec un savoirincontesté, M, Léonce Pingaud, nous dispense de nous étendre davantage sur cet ambassadeur de France à Constantinople qui eut l’habileté de devenir l’un des confidents les plus chers de la grande souveraine du Nord. Nous nous abstenons également de conter les relations de Catherine avec de St-Priest dont nous avons signalé les missions malheureuses à Pétersbourg, puisque celles-ci ont été décrites dans les plus grands détails par M. Ernest Daudet. Nous avons nommé aussi le marquis de Lambert, le duc de Richelieu, Roger de Damas, et surtout le comte de Langeron, dont les Mémoires encore inédits nous ont été, et nous seront pour nos travaux futurs, d’un si précieux concours. Mais leur action fut surtout militaire, et il n'entre pas dans nos plans de tracer ici le récit de leurs faits d’armes.

De tous les Français marquants, — amis du roi ou émigrés, — qui de 1789 à 1796 firent le voyage de Pétersbourg, Sénac de Meilhan est le seul dont il n’a presque pas été parlé en France. L’Impératrice entretint cependant avee ce Français que M. Alfred Rambaud qualifie d’ « audacieux flagorneur, » une correspondance des plus curieuses, et leurs relations sont trop importantes pour ne pas nous y arrêter. Elles nous ouvriront quelques horizons sur la pensée de la Tsarine à