Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***
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préfentans à ns des provinces qui les ont députés , & fi on établit une forte d’appel des États-généraux aux affemblées partieulieres des diftrids , c’eft encore une reflource que l’on prépare aux miniftres. On leur donne le moyen de revenir contre des délibérations qui leur feroient contraires : on ouvre un vafte champ à leurs intrigues. Et croit-on qu’elles auront moins d'activité , moins d'influence dans des affemblées tumultueufes de la multitude , que dans l’affemblée paifble & régulière des repréfentans choifis dans toute la nation. Ainfi le motif même que l’on allégue pour limiter les pouvoirs des députés , réclame pour eux les pouvoirs les plus étendus. Ils repoufferont avec bien plus de force les follicitations, des intrigues, les promeffes, les menaces des miniftres , lorfque dépofitaires de toute la puiffance de la nation, ils auront {a liberté de développer hautement tous leurs moyens, de propofer , d'adopter tout ce qui {era utile, de pourfuivre tous les abus, de dénoncer toutes
_les manœuvres ; que lorfque circonfcrits dans un cercle étroit où tous leurs mouvemens feront à la gêne, arrêtés à chaque pas qu’ils oferoient tenter, par les liens dont on les aura enchaînés, recevant toujours l’impulfion & ne la donnant jamais, placés à la vue du bien qu’ils ne pourront atteindre , témoins des abus fans pouvoir les réprimer , des intrigues fans ofer les combattre , ils fe verront forcés à cette timide circonfpection , qui craint fans cefle ou de ne pas répondre à la confiance , ou